Un barrage contre le pacifique de Marguerite Duras

Dans les années 30, de nombreux français virent en Indochine chercher fortune. Le père et la mère de Suzanne et Joseph faisaient parti de ceux-là mais le père vint à mourir et il laissa sa famille dans une grande misère. La mère réussit tout de même à amasser un petit pécule qui lui permit d’acheter un bout de terre… bout de terre qui se révéla très vite incultivable étant donné qu’il était inondé chaque année par les grandes marées du Pacifique. La mère convint les habitants voisins de construire un barrage mais le barrage, à moitié dévoré par les crabes, s’écroule et avec lui les rêves de fortune de la famille.

Malgré le titre, ce roman ne raconte pas du tout l’histoire d’un barrage contre le pacifique.

En réalité, l’histoire de Suzanne, Joseph et leur mère commence juste après cet épisode.

En lisant les lignes du premier roman de Duras, on se sent oppressé… et moite… et désillusionnés tout comme les trois personnages principaux.

Les « héros » se tiennent sur une corde raide et savent pertinemment qu’ils vont tomber. Ils ignorent juste quand et par la même occasion le lecteur aussi.

Comme dans chaque roman de Duras, j’ai l’impression de lire tout en ayant un linge mouillé sur le nez et la bouche… sensation étouffante et oppressante s’il en est ! C’est comme si j’étais obligé de respirer par à coup. La présence de la mère à moitié folle accentue encore plus cette impression et la résignation des enfants empire encore ce sentiment.

Par contre, si parfois j’ai eu le sentiment de ne pas lire du Duras (l’histoire est bien écrite et il n’y a pas de faute de grammaire – volontaire chez Duras, il ne faut pas s’y tromper) j’ai pourtant bien perçu la même atmosphère que dans ces autres romans.

Donc un livre qui se lit bien… avec la boule au ventre !!!